En voyant une économie se déprimer sous nos yeux de la sorte, il est tentant de songer à anticiper le marché. Tout particulièrement quand les marchés semblent ne plus prêter attention qu'à la macro-économie.
"Vue la hausse des taux, l'inflation va forcément ralentir le mois prochain...Alors mieux vaut tout vendre maintenant, puis racheter la veille de la publication des derniers chiffres sur l'inflation !"
Avouez, vous y avez déjà songé. Petit malin.
Evidemment, cela peut marcher. Mais dans la grande majorité des cas, cela échouera.
La raison est simple : les publications de ces données sont connues de nombreuses personnes bien avant vous. Et ce, même si vous cliquez sur le bouton F5 de la page web du Financial Times à longueur de journée.
La raison est simple : les fonds, hedge funds notamment, ont fort intérêt à avoir ce genre d'informations bien avant le grand public, et donc, les annonces officielles des banques centrales.
Pour cela, ceux-ci ont investi dans le développement d'outils de nowcasting. Non, pas forecasting. Nowcasting. Autrement dit, l'art de pouvoir déterminer les données macroéconomiques actuelles... Dès maintenant, plutôt que d'attendre la fin du mois pour écouter Christine Lagarde à la radio.
Pour y parvenir, ces hedge funds sortent l'armada. On peut citer :
Données de cartes de crédit (anonymisées bien sûr) pour évaluer l'évaluation de la consommation des ménages
Caméras satellites observant en temps réel l'affluence des parkings de supermarchés
Des signaux sur les réseaux sociaux, indiquant un sentiment plus ou moins optimiste de la population
Ceux-ci ne sont que quelques exemples. En réalité, ceux-ci recourent à des dizaines de sources différentes pour évaluer l'évolution de l'économie au jour le jour.
Vous l'aurez compris : attendre les chiffres de l'inflation pour acheter ou vendre, c'est un peu comme regarder les cours des actions dans le journal. Vous arrivez bien trop tard.
Une fois de plus, cet exemple nous montre qu'au petit jeu du market timing, nous (investisseurs particuliers) ne faisons absolument pas le poids. Chercher à jouer dans la même cour que ces géants est une ambition partagée par de nombreux débutants...Qui finissent vite par se brûler les ailes.
Sommes-nous pour autant moins aptes à performer ? Pas le moins du monde ! Nous disposons d'un atout fondamental : l'absence de comptes à rendre à court terme.
Ces hedge funds ont le devoir de performer chaque année, ou à défaut, de limiter leurs pertes à court terme. S'ils n'y parviennent pas, leurs clients partiront illico. Ceux-ci se doivent donc de prendre des décisions court-termistes en permanence, même si elles affectent grandement la performance de long terme du fonds.
Ce n'est pas notre cas. Cela nous permet d'investir sur des sociétés taillées pour embrasser le succès à long terme, malgré une forte volatilité au jour le jour. Là où un hedge funds ne pourra pas se permettre d'encaisser des baisses tous les trois mois, cela ne représente aucun problème pour l'investisseur particulier.
David n'est pas venu à bout de Goliath par la force : il savait qu'il ne ferait pas le poids sur ce plan. Son succès a résidé dans sa capacité à reconnaître avec objectivité ses forces et faiblesses, et à identifier les forces sur lesquelles il pouvait faire la différence. Soyez David !
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Baptiste Martin
Baptiste est rédacteur chez bigfish investing. Spécialiste de la modélisation financière, Baptiste scrute chaque mois les comptes de centaines d'entreprises pour n'en garder que la crème de la crème.
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