Il y a quelques semaines, Howard Marks, co-fondateur d'Oaktree Capital, a fait une annonce pour le moins inquiétante.
Selon lui, la croissance quasi ininterrompue des marchés au cours des quatre dernières décennies est à attribuer principalement à un facteur : la baisse continue des taux d'intérêts, jusqu'à 2022. Pas très rassurant, quand on sait que ceux-ci sont, même en ce moment, encore très bas au regard de notre histoire moderne. Et forcément, avec des taux déjà au plancher, la belle croissance connue par les marchés au cours des précédentes décennies ne sera désormais plus qu'un lointain souvenir si l'on en croit la théorie d'Howard. Mais est-ce seulement vrai ? Vérifions cela ensemble.
Un impact des taux à relativiser
Si les taux d'intérêt ont bien eu un impact significatif sur les marchés, en particulier sur les actions américaines, cet effet s'est surtout produit dans les années 80 si l'on en croit les données d'ofDollarsandData.
En effet, on observe bien une corrélation négative entre la performance des marchés et l'évolution des taux d'intérêts américains. Mais cette corrélation ne semble s'appliquer qu'aux données liées aux années 80, celles ayant signé le début de la baisse des taux. Pour le reste (les points noirs), toute corrélation semble difficile à établir.
Alors comment expliquer la progression des cours sur les autres décennies ? Un mot : les fondamentaux.
Les fondamentaux drivent l'essentiel de la performance des marchés
Pour le démontrer, comparons les bénéfices des entreprises du S&P500 avec leur cours, de mai 1997 à septembre 2022 :
Malgré des écarts temporaires, sur le long terme les deux courbes évoluent de manière quasiment identique sur cette période. Et ce, malgré le fait que les taux d'intérêts soient passés de 6,7% en mai 1997 à 3,5% en septembre 2022.
Tout cela suggère que la hausse des cours pendant cette période est à attribuer en bonne partie aux bonnes performances des entreprises, beaucoup plus qu'à la baisse des taux d'intérêt.
Pour les années à venir, les fondamentaux seront probablement encore plus importants qu'ils ne l'étaient dans les années 1980. Les taux d'intérêt étant beaucoup plus bas aujourd'hui qu'ils ne l'étaient dans le passé, il est peu probable que nous assistions à de nouvelles décennies d'expansion des multiples induite par une baisse des taux comme ce fut le cas il y a quarante ans.
Par conséquent, nos portefeuilles devront croître sur la base d'une seule et unique chose : la bonne performance de nos entreprises.
Très bonne semaine à tous !
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Hamza Triqui
Hamza est rédacteur chez bigfish investing. Ancien banquier d'affaires chez Lincoln International, Hamza dispose d'une connaissance hors pair du secteur des services financiers.
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