Alors que la marque à la pomme ambitionne d'accroître rapidement la part de son chiffre d'affaires liée à ses abonnements et services, de nouveaux problèmes d'approvisionnements viennent valider la pertinence de cet axe stratégique. Explications.
Encore une politique "zéro-covid" qui fait des étincelles. En Chine, les restrictions draconiennes mises en place par le gouvernement pour endiguer la pandémie ont contraint l'un des plus gros assembleurs d'Apple, Pegatron, à suspendre son activité à Shanghai et Kunshan. L'entreprise étant responsable de l'assemblage de 20 à 30% des iPhones produits dans le monde, cette fermeture représente un coup dur pour la chaîne d'approvisionnement de la marque à la pomme.
Pegatron n'est pas seul : il y a quelques semaines encore, un autre assembleur d'Apple (et pas des moindres), Foxconn, a également dû cesser ses activités à Shenzhen en raison des restrictions sanitaires. Pour rappel, Foxconn produit près de 50% des iPhones vendus à travers le monde. Bien que l'usine ait repris son activité depuis, cet arrêt aura sans aucun doute des conséquences notables sur les résultats d'Apple au cours des prochains mois.
Nous savons depuis plusieurs années maintenant que l'un des principaux axes de la stratégie d'Apple consiste à diminuer sa dépendance à la vente de produits, pour se tourner vers les services. Il y a plusieurs raisons à cela :
Les services permettent de générer des revenus à plus forte marge et plus scalables, puisqu'aucune production de bien n'est nécessaire.
Les revenus liés aux services sont généralement récurrents, ce qui permet d'accroître la lifetime value de chaque client.
Surtout, les services enlèvent à Apple une épine qui pourrait s'avérer de plus en plus critique dans le cas de la vente de produits : la gestion de la chaîne d'approvisionnements.
Apple a déjà fait de belles prouesses en la matière. Dernière en date, son film Coda a été récompensé par trois Oscars dont celui du meilleur film ; coupant ainsi l'herbe sous le pied de Netflix, Amazon Prime Video et consorts. Pas mal, pour un service de streaming encore considéré comme l'un des plus low-cost du marché.
Mais cette transition vers les services ne peut s'effectuer en un claquement de doigts. L'iPhone reste ainsi le plus gros segment d'Apple à ce jour, à près de 60% de ses bénéfices. Et bien que le prochain trimestre soit chaque année assez calme en ce qui concerne les ventes d'iPhone, d'autres doutes semblent faire jour, du côté de la demande cette fois.
Sorti il y a à peine un mois, l'iPhone SE aurait ainsi déjà vu sa production ralentie d'environ 20% selon plusieurs sources. Si le conflit ukrainien pourrait avoir poussé les ménages à se recentrer sur les dépenses essentielles (chauffage, alimentation, etc.), le doute subsiste quant aux origines de cette demande en berne.
Faut-il pour autant jeter la pomme ?
Avec plus de 23% du marché mondial des smartphones, les investisseurs d'Apple ne devraient probablement pas s'inquiéter outre mesure à ce stade. Un milliard (!) de personnes utilisent un iPhone dans le monde. Avec une telle image de marque, il semble peu probable que les iPhones tombent en désuétude avant un bon paquet d'années.
De plus, l'augmentation de la part des services dans le chiffre d'affaires du groupe lui offre un moyen redoutable d'accroître rapidement sa trésorerie. Ce faisant, Tim Cook se réserve la possibilité de ne faire qu'une bouchée de tout concurrent qui viendrait lui faire de l'ombre.
Toutes les entreprises sont confrontées tôt ou tard à des vents contraires ; les problèmes d'approvisionnement sont hélas le quotidien de nombreuses sociétés de produits à l'heure actuelle. Pour autant, bien rares sont les entreprises dans le monde à disposer de ressources telles que celles d'Apple pour y faire face...Il y a donc fort à parier pour que la firme de Cupertino dispose encore de beaux jours devant elle.
Si vous souhaitez découvrir d'autres sociétés échappant à merveille aux problèmes d'approvisionnements, découvrez notre sélection d'actions taillées pour battre le marché et bénéficiez de 30 jours de garantie "satisfait ou remboursé".
bigfish investing applique une charte de transparence. Pour plus d'informations, veuillez consulter notre politique de transparence dédiée.
Hamza Triqui
Hamza est rédacteur chez bigfish investing. Ancien banquier d'affaires chez Lincoln International, Hamza dispose d'une connaissance hors pair du secteur des services financiers.
Comments