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Photo du rédacteurHamza Triqui

La "télémigration" arrive - et cette action semble idéalement positionnée pour en profiter

Dernière mise à jour : 15 juil. 2021

Vous rêvez de pouvoir continuer votre job parisien depuis votre résidence secondaire aux Baléares, même après la pandémie ? Alors nous avons pour vous une bonne et une mauvaise nouvelle.


femme sur plage

La bonne, est que cela devrait à terme devenir possible pour un nombre croissant d'entreprises. Il y a quelques semaines, Facebook a ainsi annoncé son intention de généraliser le télétravail pour l'ensemble de ses employés, même une fois la pandémie terminée. Aucune contrainte géographique ne devrait être appliquée.


Ainsi, un employé habituellement affecté au bureau parisien pourra désormais travailler depuis la Creuse, mais également depuis l'autre bout du monde. Quand on connaît la capacité des GAFA à mettre en place des initiatives avant le reste du troupeau, il y a fort à parier pour que cette tendance se généralise pour de nombreuses sociétés.


Ce changement est somme toute logique. Il représente un argument de plus pour permettre à ces entreprises d'attirer les meilleurs talents, mais aussi une sérieuse économie de coûts. Plus besoin d'immenses plateaux d'open space au coeur des capitales les plus chères au monde.


Cela vous semble génial ? Pas si vite. Là est la mauvaise nouvelle : en autorisant un télétravail généralisé, ces firmes se donnent la possibilité d'engager beaucoup plus facilement des employés hautement qualifiés dans des pays peu développés pour réaliser des tâches habituellement destinées à des employés issus de pays développés.


Car qui dit pays plus développé, dit salaires plus élevés, ainsi qu'un droit du travail souvent moins conciliant que dans des pays comme l'Inde ou la Chine. Ce phénomène, qualifié par l'économiste Richard Balwin de "télémigration", devrait considérablement se démocratiser au cours des prochaines années.


favelas

Notre avis ? Ces premières annonces ne sont ni plus ni moins que le début d'une véritable révolution du travail. Après des délocalisations massives d'usines basées en Europe vers l'Asie à la fin du XXème siècle, c'est désormais à une délocalisation des emplois hautement qualifiés que nous risquons d'assister.


Car à quoi bon employer à distance un Français payé 50k€/an, quand vous pouvez embaucher un Indien sorti des meilleures universités indiennes pour 20k€/an ?


La concurrence pour un poste devient alors non plus nationale, mais mondiale. Le meilleur moyen de mettre en concurrence tous ces prétendants est ainsi de pouvoir les comparer, puis les embaucher facilement, où qu'ils soient. Et la société que nous allons vous présenter aujourd'hui semble idéalement placée pour répondre à cet objectif.


Pourquoi Fiverr a de beaux jours devant elle


Fiverr (NYSE: FVRR) est une plateforme qui permet aux indépendants de proposer une vaste gamme de services en ligne. Alors qu'une entreprise devait autrefois chercher désespérément sur Linkedin une personne capable de faire une tâche pour elle, elle peut désormais trouver en quelques clics la personne la plus susceptible de faire cette tâche pour elle, où qu'elle soit. La plateforme se rémunère alors en prenant une commission sur les tarifs facturés par les indépendants.

Fiverr est très attractive pour les entreprises clientes, car elle met en concurrence des milliers d'indépendants du monde entier pour une mission donnée. Chaque indépendant étant évalué, l'entreprise cliente a la garantie d'obtenir le meilleur service au meilleur prix.


De l'autre côté du miroir, la plateforme représente une excellente opportunité pour ces indépendants d'attirer de nouveaux clients et ainsi de se faire un nom sur un segment donné.

La plateforme israélienne estime ainsi son marché adressable à 100mds$, soit près de 450x son chiffre d'affaires. Une manne considérable, dont la taille ne cesse de s'étendre au fur et à mesure que les entreprises généralisent le télétravail comme Facebook.


Forcément, Fiverr a largement bénéficié de la pandémie. Mais le télétravail semble loin d'être une mode : les données récentes semblent indiquer que celui-ci devrait largement se généraliser même une fois la pandémie terminée. Bien plus qu'un simple coup de projecteur pour Fiverr, le COVID-19 a donc eu l'effet d'un catalyseur.


Ce dernier trimestre, son chiffre d'affaires s'est encore accru de +100% comparé à celui de l'année précédente. Le tout pour des marges brutes juteuses, 84% au dernier trimestre.


La plateforme investit massivement dans sa croissance future pour consolider son leadership, avec le rachat de Working Not Working, un réseau de recrutement de talents dans la création artistique utilisé par les plus grands géants américains, comme Shopify ou Google.


Si Fiverr n'est encore qu'un bébé à côté de ces mastodontes (7mds$ de capitalisation), sa place de choix sur une mégatendance aussi importante que celle du télétravail en fait une action à suivre avec attention.

 

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Hamza Triqui

Hamza est rédacteur et analyste pour bigfish. Ancien banquier d'affaires chez Lincoln International, Hamza dispose d'une connaissance hors pair du secteur des services financiers.


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