Dans le contexte actuel, se pose de plus en plus la question du modèle le plus résilient entre l'abonnement de type SaaS (Software as a Service) et le modèle basé sur la consommation. On fait le point pour vous.
D'abord, un petit rappel s'impose pour ceux qui n'ont rien compris aux trois lignes ci-dessus :
Un SaaS (Software as a Service) est un abonnement à un logiciel en ligne dont le modèle consiste à facturer un tarif déterminé à l'avance pour une durée déterminée elle aussi à l'avance. La tarification se fait généralement soit en fonction du nombre d'utilisateurs ayant accès au logiciel, soit du nombre de modules utilisés. Ou les deux. Exemples : SurveyMonkey, Asana, Netflix.
Par opposition, un modèle basé sur la consommation, ou l'usage ne va facturer à ses clients qu'en fonction du service fourni. Il peut s'agir de la quantité de données stockées, du nombre de requêtes réalisées, ou du temps passé sur le logiciel. Exemples : Snowflake, Amazon Web Services.
Contrairement aux idées reçues, un modèle basé sur la consommation n'est pas un modèle "à la demande" pour autant. Souvent, un minimum sera facturé même si le client ne consomme rien. Autre différence : un modèle à la consommation implique souvent de s'engager sur un certain montant à dépenser, via des crédits par exemple. C'est la vitesse à laquelle ces crédits seront dépensés qui laisse une certaine flexibilité au client.
Nous voyons de plus en plus de SaaS faire passer tout ou partie de leurs revenus sur un modèle à l'usage. On peut donc légitimement imaginer qu'il serait plus pertinent.
On peut citer l'exemple de New Relic, un logiciel américain d'analyse de données. En 2020, le groupe est passé d'un modèle SaaS à un modèle "à l'usage". Cela a bien marché, alors le groupe est allé plus loin : la rémunération de ses commerciaux ne dépend plus que des contrats signés, mais de la quantité de données consommées par les clients ensuite. New Relic ne semble pas prévoir de retour à un modèle SaaS depuis.
"OK bigfish, mais en tant qu'investisseur, ce modèle est-il vraiment
plus attractif pour mon portefeuille ?"
Et bien...Comme souvent, ça dépend.
Ce n'est pas le modèle qui compte
OK, un peu quand même. Mais globalement, chaque modèle a ses avantages et inconvénients, si bien qu'il est difficile de les hiérarchiser.
Plus que la distinction SaaS vs. à l'usage, c'est l'utilité du logiciel qui va déterminer sa pérennité. Plus celui-ci sera indispensable au bon fonctionnement du client, moins il sera susceptible d'être supprimé à la prochaine coupe budgétaire.
Dans l'ensemble, le modèle SaaS aura tendance à mieux résister à court terme lors d'un retournement économique, qu'un modèle à l'usage. Logique : moins de business côté client = moins de requêtes/données à stocker. A contrario côté SaaS, il faudra généralement attendre que des postes soient supprimés chez le client, ou que le contrat soit renégocié pour que la facturation baisse.
Revers de la médaille, à court terme le SaaS aura tendance à moins bénéficier d'un essor économique, car le nombre de modules adoptés par un client, ou encore son nombre d'usagers augmentera moins vite que la quantité de requêtes/données réalisées.
Par exemple, Snowflake enregistre un Dollar Based Net Expansion Rate supérieur à 150% depuis de nombreux trimestres maintenant. Il est nettement plus difficile de trouver un tel chiffre du côté des modèles SaaS.
Conclusion
Si vous cherchez de la stabilité dans les résultats financiers de vos actions, le modèle SaaS semble tout indiqué. En revanche, celui-ci ne permet pas une croissance de la facturation aussi rapide qu'un modèle à l'usage.
Les récessions étant plus rares que les périodes d'expansion économique, un modèle à l'usage tend donc à être légèrement plus performant sur le long terme malgré les incertitudes. Néanmoins, c'est avant tout la qualité de l'entreprise, son management, ainsi que son positionnement qui doivent primer dans votre choix.
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Baptiste Martin
Baptiste est rédacteur chez bigfish investing. Spécialiste de la modélisation financière, Baptiste scrute chaque mois les comptes de centaines d'entreprises pour n'en garder que la crème de la crème.
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