Après un dernier trimestre catastrophique, Netflix avait vraiment besoin d'une bonne nouvelle pour remonter la pente. Et avec une prévision de 2 millions d'abonnés en moins pour ses derniers résultats trimestriels, cela ne s'annonçait pas particulièrement bien parti...
Mais souvent, s'attendre au pire est le meilleur moyen de finir satisfait. C'est exactement ce qui s'est passé avec Netflix lors de ces derniers résultats, publiés mercredi dernier.
Un tableau moins sombre qu'anticipé
Finalement, le groupe a vu son nombre d'abonnés diminuer d'un peu moins d'un million au dernier trimestre. Ça fait mal bien sûr, mais il s'agit traditionnellement du trimestre le plus difficile pour Netflix chaque année.
Malgré son titre, la série Stranger Things n'a pas été tout à fait étrangère à ce dérapage contrôlé. En cumulé, ses abonnés ont passé 1.4 milliard d'heures à visionner la série lors du 1er mois de sa sortie...Pour Netflix, il s'agit tout simplement du meilleur démarrage d'une saison en langue anglaise depuis sa création, en 1997.
Sur le plan financier, le chiffre d'affaires a augmenté de 9% par rapport à l'année précédente, bien que la poussée du dollar ait largement contribué à ce résultat. Les bénéfices ont également été bons, avec un bénéfice par action (BPA) de 3.20$, dépassant assez nettement les prévisions de la société (3.00$ par action).
Mais une inexorable perte de parts de marché
Pourtant, si l'on prend un peu de recul sur ces résultats, tout cela est loin d'être réjouissant. Après des années de forte croissance, le groupe semble avoir atteint un plafond de maturité qu'il sera difficile d'aller percer. D'autant plus avec une concurrence de plus en plus féroce, et aux poches tout aussi pleines (Disney, Amazon ou HBO n'étant pas des PME !)
Forcément, Netflix se débat comme il peut. Ces derniers trimestres, le groupe a entrepris différentes initiatives pour sortir la tête de l'eau :
Vous rêviez d'une combinaison La Casa de Papel, ou d'un t-shirt Breaking Bad ou d'une poupée Squid Game ? Le groupe souhaite renforcer sa nouvelle offre de marchandisage, netflix.shop.
Le groupe cherche à se lancer dans les jeux vidéo, en utilisant ses licences actuelles comme thème de ses jeux. Mais pas simple de se faire un nom dans un secteur tout aussi concurrentiel que le streaming...
Dans certains pays, facturer un supplément aux personnes partageant leur compte sans résider au même endroit.
Dernière initiative en date, le lancement d'une offre à bas coût incorporant de la publicité...Le groupe a déjà annoncé un partenariat avec Microsoft pour pousser son système de publicité programmatique.
Avec pareille concurrence, les prochains trimestres seront presque aussi passionnants qu'une série. La conclusion ? Netflix oui, "and chill"...Pas vraiment.
bigfish investing applique une charte de transparence. Pour plus d'informations, veuillez consulter notre politique de transparence dédiée.
Baptiste Martin
Baptiste est rédacteur chez bigfish investing. Spécialiste de la modélisation financière, Baptiste scrute chaque mois les comptes de centaines d'entreprises pour n'en garder que la crème de la crème.
Comments