Lors de la dernière journée annuelle des investisseurs du leader mondial des cartes graphiques NVIDIA (NASDAQ: NVDA), nous avons une fois de plus été bluffés par la pertinence des choix stratégiques réalisés par Jensen Huang, son PDG.
Celui-ci a annoncé l'entrée inédite du groupe sur le marché des processeurs via une nouvelle puce, Grace. Un choix qui, s'il s'avère payant, pourrait encore considérablement accroître la taille de marché de la firme.
L'occasion pour nous de revenir sur les différentes forces qui devraient pousser NVIDIA vers de nouveaux sommets pour la décennie à venir.
A LA CROISEE DE NOMBREUSES TENDANCES
Vous pensiez que NVIDIA n'était présent que dans les PC des gamers ? Erreur. Si le gaming représente encore son plus gros segment, cette période sera bientôt révolue.
Car entre temps, l'entreprise est devenue un fournisseur essentiel à l'industrie du cloud. Amazon Web Services, Alibaba Cloud ou encore Microsoft Azure sont quelques uns des fidèles clients de la société californienne, dont les cartes graphiques s'avèrent indispensables au bon fonctionnement de leurs centres de données.
Ce segment, qui représente déjà plus de 40% du chiffre d'affaires de la marque, a réalisé une croissance de 124% cette année. Une progression d'autant plus appréciée qu'il s'agit de l'activité aux marges les plus élevées pour le groupe.
Mais ce n'est pas tout. Plus généralement, les cartes graphiques de NVIDIA sont indispensables au déploiement de systèmes d'intelligence artificielle. Ses cartes peuvent donc être employées dans de nombreux secteurs : on peut citer la santé (détection de maladies, utilisation de robots chirurgicaux), les services financiers (détection de fraudes, élaboration d'algorithmes d'analyse financière) ou l'automobile (voitures autonomes). Des partenariats ont d'ailleurs déjà été noués avec quelques uns des plus grands noms de l'automobile, comme Mercedes ou Volvo.
Plus largement, ses cartes s'avèrent également cruciales dans le minage de cryptomonnaies, dont la popularité ne cesse de grandir. Autant de cas d'usage dont le nombre ne devrait que s'accroître avec les années. En se positionnant comme acteur clé pour une multitude de marchés en plein essor, la firme parvient ainsi à mêler croissance forte et diversification avec brio.
UN APPETIT D'OGRE
Loin de se contenter des cartes graphiques, NVIDIA n'hésite plus à s'attaquer à de nouveaux marchés adjacents sur lesquels elle n'a pourtant pas d'expertise historique.
L'annonce ce mois-ci de l'entrée sur le marché des processeurs via Grace est un tournant pour le groupe, qui vient directement marcher sur les plates-bandes de leaders pourtant présents depuis des décennies, à savoir Intel (NASDAQ: INTC), AMD (NASDAQ: AMD) et TMSC (TPE: 2330).
Selon Jensen Huang, Grace (dont la sortie est prévue en 2023) pourrait multiplier par 10 la performance des processeurs présents sur le marché aujourd'hui. De quoi prendre une part toujours plus grosse du portefeuille de dépenses des centres de données, alors qu'Intel semble en perte de vitesse technologique depuis maintenant plusieurs années.
Toujours côté processeurs, l'acquisition du britannique ARM pourrait également permettre à NVIDIA de marquer un grand coup, alors qu'Intel s'est déjà vue être abandonnée par Apple au profit de puces ARM l'an dernier. Plusieurs constructeurs sous Windows pourraient suivre le mouvement.
L'entreprise s'est enfin lancée dans le marché des DPU (Data Processing Unit), un segment essentiel pour faire fonctionner les centres de données en coordination avec processeurs et cartes graphiques. Comme pour les processeurs, NVIDIA met à profit sa forte capacité à innover pour grignoter, année après année, une part toujours plus grande du gâteau que les centres de données devront dépenser pour faire face à l'accroissement de la demande.
En faisant de NVIDIA un acteur incontournable du secteur des semi-conducteurs, capable de proposer tous les éléments indispensables au déploiement des centres de données, Jensen Huang permet à sa firme d'accroître considérablement son pouvoir de négociation auprès de ses clients, tout en bénéficiant de synergies évidentes entre ces différents segments pour servir au mieux un marché en plein essor.
Si le cours d'action a déjà beaucoup progressé (+109% sur les 12 derniers mois), nous ne voyons aucune raison pour que cette croissance s'achève au cours des prochaines années, alors que tous les signaux sont au vert.
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Hamza Triqui
Hamza est rédacteur et analyste pour bigfish. Ancien banquier d'affaires chez Lincoln International, Hamza dispose d'une connaissance hors pair du secteur des services financiers.
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