Ces poids lourds américains à la croissance autrefois jugée inarrêtable, voient pour la première fois depuis des années leur croissance caler. Simple mauvaise passe, ou fin d'un cycle ?
Quand nous évoquons les poids lourds américains, nous ne parlons pas ici des derniers SUV Jeep, mais bien de Meta ainsi que d'Alphabet, la maison mère de Google. Cette semaine, ces deux mastodontes se sont effondrés en bourse, impactés à la fois par la hausse des taux d'intérêts, la diminution des budgets publicitaires des entreprises, ainsi qu'une incertitude économique mondiale particulièrement pesante.
Meta publiait ses résultats trimestriels ce mercredi - et le moins que l'on puisse dire est que ceux-ci ont été douloureux. Le groupe a enregistré son deuxième trimestre consécutif de baisse de ses revenus, et a communiqué des perspectives ma foi peu réjouissantes pour son quatrième trimestre.
Depuis que son action a atteint un sommet en septembre 2021, Meta a perdu près des trois quarts de sa valeur. À tel point que, même sans prendre en compte le contexte macro-économique actuel, le groupe ne joue plus du tout dans la même cour que les autres Big Techs. Par leur capitalisation, Apple est désormais environ 9x plus gros que Meta, quand Microsoft, Amazon et Alphabet sont respectivement 6x, 5x et 4x plus gros.
Alors, qu'est-ce qui a mal tourné ? Les jeunes fuient Facebook, et les investisseurs ne sont pas convaincus par le projet de métavers de Mark Zuckerberg.
Il faut dire que sa division dédiée au métavers, Reality Labs, a déjà perdu 9,4mds$ depuis le début de l'année. Et Zuckerberg n'a pas prévu de ralentir les investissements sur ce secteur, bien au contraire. Seul contre tous, l'avenir nous dira si Zuckerberg aura une fois de plus été un visionnaire... Ou pas.
Meta loin d'être le seul en difficulté
Mais si Meta est particulièrement sous les feux des projecteurs cette semaine, la situation des autres géants de la tech n'est pas beaucoup plus enviable :
Alphabet a enregistré la plus faible croissance de son chiffre d'affaires depuis 2013 (en dehors du premier trimestre de la pandémie), alors que les revenus publicitaires de YouTube ont diminué au troisième trimestre. C'est "une période difficile sur le marché de la publicité", a reconnu son PDG Sundar Pichai. Les marchés semblent d'accord avec lui, puisque l'action Alphabet a connu cette semaine sa pire journée depuis mars 2020.
Microsoft a également connu sa pire journée depuis mars 2020, après avoir annoncé des prévisions décevantes. Selon le Wall Street Journal, sa volonté de dominer le métavers s'est étiolée.
Si Amazon et Apple ont publié des résultats moins sombres, le ralentissement de leur activité est aussi très marqué.
Les Big Techs ont enregistré des bénéfices records pendant la pandémie, alors que les taux d'intérêt étaient au plancher, que l'argent des banques centrales coulait à flots et que tout le monde était barricadé chez soi, avec internet pour seul divertissement. Maintenant que cette époque est dans le rétroviseur, l'heure du vrai test est venue pour nos géants de la tech.
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François Sockeel
François est le fondateur de bigfish investing. Après un passage en conseil en stratégie ainsi qu'en banque d'affaires, François se dédie désormais à aider les particuliers à mieux décoder les marchés.
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