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Photo du rédacteurHamza Triqui

Que faire de son portefeuille en temps de guerre ?

Dernière mise à jour : 7 avr. 2022



Les conséquences du conflit ukrainien sur les marchés financiers peuvent sembler bien futiles au regard du bilan humain. Pour autant, comment gérer au mieux son portefeuille dans des eaux aussi agitées ?


Pas de place pour les émotions dans le dur monde de l'investissement : c'est l'un des piliers fondateurs d'un portefeuille performant sur la durée. Chez bigfish investing, nous ne cessons de répéter que si un investissement vous empêche de dormir sur vos deux oreilles...Alors il est peut être temps pour vous de revoir le niveau de volatilité de votre portefeuille.


Mais dans le cas présent, cette volatilité est d'autant plus difficile à digérer qu'elle affecte l'ensemble des marchés boursiers. Il faut dire que l'Ukraine est sur toutes les lèvres aujourd'hui, au point d'avoir presque remplacé le COVID au centre de l'attention médiatique.



Un premier éclaircissement s'impose : les conflits internationaux ne sont en rien synonymes de krach boursier. Quelques exemples pour s'en convaincre :

  • Pendant la guerre de Corée (1950-1953), les marchés US ont d'abord chuté, puis se sont redressés une fois la situation revenue dans l'ordre, avec une augmentation d'environ 15%,

  • Pendant la guerre du Vietnam (1965-1973), les marchés US ont augmenté de plus de 40%. En cause : l'industrie américaine s'est rapidement remise de l'impact initial de la guerre et a rapidement commencé à se reconstruire,

  • Lors des deux guerres du Golfe (1990 et 2003), les marchés ont chuté de 10%, pour finalement se redresser en moins d'un an.

Dans leur étude parue en 2017 Negative Bubbles: What Happens After a Crash, William Goetzmann et Dasol Kim concluent d'après l'étude de 1,062 krachs survenus sur 101 places boursières de 1692 à 2015 que la probabilité d'une forte montée des cours était plus élevée qu'ordinaire après un krach.


Ainsi, 6 des 10 meilleurs journées de performance du S&P500 enregistrées entre 2000 et 2020 sont survenues dans les 2 semaines qui ont suivi les 10 pires journées. "Timer" le marché en décidant de vendre ses actions en pleine baisse implique ainsi d'être doublement chanceux pour fonctionner : vous devez non seulement vendre au bon moment, lorsque la baisse n'en est encore qu'à ses prémices, mais aussi racheter avant que les cours ne remontent.



Devant ces chiffres, une question vous vient peut être à l'esprit. Si timer la vente ou l'achat de ses actions n'est pas une bonne idée, peut-on au moins songer à réallouer ses positions vers des secteurs bénéficiaires d'un conflit ?


Par exemple, il est quasi certain qu'en cas de conflit persistant, les cours de certaines matières premières pourraient s'envoler. Rappelons que la Russie fournit 10% de l'énergie mondiale, et 50% de celle de l'UE. Cette situation pourrait devenir incontrôlable, il est vrai, et faire grimper en flèche des prix de l'énergie déjà très élevés.



Parier vs. investir


Mais là encore, le problème est le même : chaque nouvelle annonce sur le conflit est immédiatement incorporée dans les cours boursiers, si bien que jouer la carte d'un investissement dans des secteurs gagnants en temps de crise se rapproche très fortement d'un jeu de pile ou face. Si le conflit continue, vous gagnerez ; s'il s'arrête, vous perdrez. Or, à moins d'être Vladimir Poutine, vous n'avez a priori aucun avantage informationnel concernant la situation actuelle. Nous aurions donc tendance à rester éloignés de ce genre de stratégies hasardeuses. A l'opposé, nous pensons que dans de telles périodes, la diversification est votre meilleur alliée. A la fois géographique, de taille, mais aussi sectorielle par exemple.


En particulier, le secteur technologique apporte non seulement de la diversification sur un grand nombre de marchés peu corrélés, mais permet en prime de bénéficier de tendances de croissance à la fois fortes et peu sensibles aux différents évènements macro-économiques. Malgré une forte baisse de leur valorisation, la plupart des grosses entreprises tech semblent en effet peu affectées par la situation actuelle d'un point de vue business, alors que la saison des résultats trimestriels bat son plein.


Pour les plus anxieux d'entre vous enfin, l'histoire nous montre que la probabilité d'un effondrement total du marché reste (très) peu probable. Si vous êtes préoccupé par l'impact de tels événements mondiaux se déroulent à long terme, n'oubliez pas ce petit graphique :

Comme le très célèbre investisseur Peter Lynch l'a justement fait remarquer :


"Finalement, vos succès ou échecs dépendront de votre capacité à ignorer les soucis du monde suffisamment longtemps pour permettre à vos investissements de s'avérer gagnants"

Pour retrouver notre sélection d'actions taillées pour battre le marché, bénéficiez de 30 jours de garantie satisfait ou remboursé ici.

 

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Hamza Triqui

Hamza est rédacteur chez bigfish investing. Ancien banquier d'affaires chez Lincoln International, Hamza dispose d'une connaissance hors pair du secteur des services financiers.

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